Si, tout comme les hommes, les femmes seront contraintes de travailler plus longtemps, en raison du décalage de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, la réforme des retraites de 2023 prévoit certaines mesures spécifiques pour tenter de corriger ces inégalités historiques. Voici les principaux changements qui bénéficieront aux femmes et aux mères de famille :
Surcote « parentale » jusqu’à 5 % : cette mesure n’exonère pas de travailler jusqu’à 64 ans mais elle permet aux mères de famille de bénéficier d’une surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé entre leurs 63 ans et leurs 64 ans. Cette surcote s’applique dans une limite d’un an soit 5 % maximum, et pour toutes les femmes ayant eu au moins un enfant et tous leurs trimestres requis.
Répartition des trimestres de majoration pour éducation en faveur des femmes : jusqu’à aujourd’hui, les parents d’enfants nés après 2010 bénéficiaient d’une majoration de huit trimestres supplémentaires de retraite, dont 4 trimestres au titre de la maternité, exclusivement attribués à la femme, et 4 trimestres au titre de l’éducation, à se partager au sein du couple. Avec la nouvelle réforme des retraites, la mère se verra obligatoirement attribuée au minimum deux trimestres au titre de l’éducation.
Majoration « famille nombreuse » de 10 % pour les professions libérales : les salariés du secteur privé et les exploitants agricoles avaient déjà droit à une majoration de 10 % de leur pension de retraite de base lorsqu’ils ont eu ou élevé au moins 3 enfants. Avec la nouvelle loi des retraites, c’est maintenant aussi le cas des professionnels libéraux, c’est-à-dire les professionnels affiliés à la CNAVPL (médecins, pharmaciens, auxiliaires médicaux, experts-comptables, dentistes, sage-femmes…), et les avocats.
Comptabilisation des trimestres des parents au foyer : en application de la nouvelle réforme des retraites, les périodes validées au titre de l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF), pour les parents qui cessent ou réduisent leur activité, y compris lors d’un congé parental, sont désormais comptabilisées dans le calcul du minimum de pension majoré et pourront donner droit à 4 trimestres maximum pour partir plus tôt en retraite dans le cadre du dispositif de carrière longue.
Intégration des indemnités journalières « maternité » dans le calcul de la pension : les indemnités journalières versées lors d'un congé maternité avant le 1er janvier 2012 seront maintenant prises en compte dans le salaire de base, servant au calcul de la pension de retraite.